« Le Silmarillion » : inspiration pour le groupe Blind Guardian

Depuis plus de vingt ans (aïe, bonjour le coup de vieux !) je me passionne pour la musique. Je suis guitariste chanteur, auteur/compositeur/interprète et j’apprécie moult styles musicaux, que ce soit pop, rock, classique, electro, world music, variété, jazz et même le rap (avec une préférence pour les Beastie Boys).

Mais il y a un domaine dans lequel je me suis épanoui, c’est le Hard Rock et ses diverses ramifications: Heavy Metal, Thrash, Death, Speed Melodic, Indus, Doom, Gothic, Progressif, Stoner, Mimie Mathy… Et comme souvent, un art en touche un autre, il s’avère que la littérature et ses chefs d’œuvres se retrouvent bien souvent cités voir même contés dans certaines chansons : Metallica avec H.P. Lovecraft ou Ernest Hemingway, Iron Maiden et Gaston Leroux, ou encore Blue Öyster Cult et Michael Moorcok, j’en passe tellement la liste est longue.

Mais aujourd’hui je vous propose de nous pencher (toussez et dites trente-trois !) sur le groupe de power metal allemand Blind Guardian et en particulier son album Nightfall in Middle Earth sorti en 1998 entièrement dédié à un livre, et pas n’importe lequel car il s’agit du Silmarillion ! Et oui ma p’tite dame, vous avez bien lu, veuillez fermer cette bouche toute coite de stupéfaction !

Alors bien sûr l’exhaustivité du roman n’a pas été résumée dans un seul album (la durée maximale d’un CD ne dépassant pas quatre-vingt minutes… alors qu’il en faudrait 80.000), non, nos chers amis amateurs de bretzel et de bières (la bière étant la meilleure amie du métaleux après la grognasse décolorée et tatouée, oui je sais les filles c’est un monde injuste que celui des guitares saturées !) se sont concentrés sur les grandes lignes du roman de notre cher J.R.R Tolkien. Mais avant de vous écrire un roman à ce sujet (Hahaha, un roman tiré d’un disque tiré d’un roman… on ne s’en sort plus !) j’ai trouvé sur la toile un article analysant l’album susnommé, et franchement, j’avoue ne pouvoir faire mieux tant l’auteur s’est montré appliqué dans l’écriture de son article, c’est donc pourquoi je vais vous en proposer la lecture ci dessous.

Pour ceux intéressés par l’écoute du fameux disque, voici un lien tout à fait légal afin de décrasser vos esgourdes pointues !

Blind Guardian – Nightfall in Middle-Earth sur Deezer

Et maintenant, place à la lecture :

Attention, l’intégralité de l’histoire est décrite, donc les lecteurs n’ayant pas lu le roman éviteront de lire la suite sous peine de se voir gâcher leur surprise.

Et qui mieux que l’auteur du livre lui-même peut nous raconter cette histoire. Le texte suivant est extrait d’une lettre de J.R.R. Tolkien à Milton Waldman, éditeur chez Collins, écrite en 1951. La traduction est mienne.

« Le corps du roman, le Silmarillion proprement dit, traite de la chute de la plus douée des races d’Elfes, de leur exile de Valinor dans l’Ouest lointain, de leur retour en Terre du Milieu, la terre de leur naissance mais sous le contrôle de l’Ennemi, et de leur lutte contre lui […]. Il porte ce nom car tous les événements tournent autour des Silmarilli (‘radiation de lumière pure’) ou Joyaux Originels […]. Il y avait la Lumière de Valinor, capturée dans deux Arbres d’Or et d’Argent. Ils furent détruits par l’Ennemi, par pure malice, et Valinor sombra dans les ténèbres, bien que furent crées la Lune et le Soleil avec les restes de ces arbres […]. Mais le meilleur artisan des Elfes, Fëanor, emprisonna la lumière des Arbres, avant leur destruction, dans trois joyaux : les Silmarilli. Ces joyaux furent donc les seuls restes de la lumière de Valinor. L’origine de la chute des Elfes est l’attitude possessive de Fëanor et de ses sept fils envers les gemmes. Elles furent prises par l’ennemi et serties dans sa couronne de fer. Les fils de Fëanor firent un serment terrible et blasphématoire : quiconque, même les dieux, clamant avoir un droit sur les Silmarilli serait alors un ennemi et vengeance serait faite. Ils pervertirent une grande partie de leur race, qui se rebella contre les dieux, et parti du paradis mener une guerre sans espoir contre l’ennemi. Cela les mena à leur perte, en déclenchant une guerre au paradis, des Elfes massacrant des Elfes, et cet acte obscurcit tous leurs actes héroïques futurs, généra des trahisons, et défit des victoires. Le Silmarillion est l’histoire de ces Elfes exilés en guerre contre l’Ennemi, et prend place au Nord-Ouest du monde (la Terre du Milieu). Plusieurs contes de victoires et de tragédies eurent lieu, et l’histoire se termine en catastrophe, avec la fin de l’Ancien Monde et du Premier Age. Les gemmes sont récupérées (grâce à l’intervention des Dieux), et perdues à jamais des Elfes : une dans la mer, une dans les profondeurs de la terre, une devient une étoile dans les cieux […]. Une des histoires décrites dans le Silmarillion est celle de Beren et Lúthien la vierge elfe […]. C’est Beren l’homme hors-la-loi qui réussit là où armées et guerriers faillirent : il pénètre dans la forteresse de l’ennemi et vole un des Silmaril sur la couronne de fer. Il y gagne la main de Lúthien et le premier mariage entre un mortel et une immortelle a lieu […]. Cette victoire suprême mène à un désastre : le voeu des fils de Fëanor devient opérant, et l’envie de posséder le Silmaril amène les royaumes des Elfes à la ruine […]. La fonction d’Eärendil (un demi-elfe, père d’Elrond, ndSébastien), en tant que représentant des deux races, Hommes et Elfes, est de trouver une voie maritime vers le Pays des Dieux, et de les persuader, en qualité d’ambassadeur, de repenser à la condition des Exilés, de les prendre en pitié, et de les sauver de l’Ennemi. Sa femme Elwing descend de Lúthien et possède le Silmaril. La malédiction est toujours vivante, et la maison d’Eärendil est détruite par les fils de Fëanor. Cela fournit la solution : Elwing se jette dans la mer avec le Silmaril pour le sauver, rejoint Eärendil et grâce au pouvoir de la Gemme, ils arrivent à Valinor et accomplissent leur mission – au prix de ne jamais revenir dans le monde des Elfes et des Hommes. Les Dieux bougent de l’Ouest et détruisent la forteresse de l’Ennemi, ce dernier est jeté dans le vide pour ne jamais revenir dans le monde. Les deux Silmarils restant sont récupérés sur la couronne, pour être perdus. Les deux fils de Fëanor toujours vivant, obligés par leur voeu, les volent et les bijoux les détruisent. Ils se jettent dans la mer et dans les gouffres de la terre. Le bateau d’Eärendil, décoré avec le Silmaril restant, est placé dans le ciel et devient l’étoile la plus brillante. Ainsi se termine le Silmarillion et les contes du Premier Age. »

Une fois l’histoire remise en mémoire, la pochette de l’album devient plus claire : elle représente Morgoth (l’Ennemi) sur son trône, au coeur de sa forteresse : Angband. Sur sa tête, la couronne de fer, sertie des trois Silmarils. Autour de lui, divers servants regardent une danseuse spectrale (qui pourrait être Lúthien) pendant que le Dieu maléfique rumine quelques mauvais projets. La pochette fait donc partie du concept, et il en est de même pour la pochette du single Mirror Mirror. Elle représente un elfe en train de marcher dans un désert glacé, ce qui pourrait correspondre avec l’épisode de la traversée des glaces par les Elfes exilés, menés par Fingolfin. En regardant de plus prés la chanson et la suivante dans la track-list de l’album, nous verrons que cette hypothèse est sûrement la bonne.

Nightfall In Middle-Earth

Etrangement, l’album commence par la conclusion du roman. War Of Wrath est un dialogue entre Sauron (le serviteur de Morgoth dans le roman, qui réapparaîtra durant le Second et Troisième Age) et Morgoth. La ligne suivante ne laisse planer aucun doute :

The Black ones has fallen from the sky and the towers in ruins lie

Ces paroles correspondent au passage suivant, quelques pages avant la fin du Silmarillion (p 302-303) : « Before the rising of the sun Eärendil slew Ancalagon the Black, the mightiest of the dragon-host, and cast him from the sky; and he fell upon the towers of Thangorodrim, and they were broken in his ruin. » L’album débute donc par la bataille finale du roman, celle qui voit l’Ennemi vaincu et les Silmarils enfin récupérés, après tant de meurtres, batailles et trahisons. Un prélude aux événements sombres qui précèdent cette victoire, et qui seront mis en musique avec brio par Blind Guardian.

Le reste suit plus ou moins l’ordre chronologique du roman, et la chanson suivante est un épisode du début du roman, après que Morgoth ait détruit les arbres de Valinor, avec l’aide d’Ungolianth (une araignée géante, dont l’un des enfants est Shelob, l’araignée tourmentant Frodo et Sam dans la passe de Cirith Ungol) et volé les Silmarils. Les deux complices se retrouvent alors proche d’Angband. Et Ungolianth défit Morgoth de lui donner les Silmarils (p 85) : « Blackheart ! I have done thy bidding. But I hunger still ». Les paroles d’Into The Storm font echo à ce dialogue :

Give it to me
I must have it
[…]
Blackheart show me
What you hold in your hand

Morgoth résiste à Ungolianth et l’araignée géante tente de l’étrangler dans sa toile. Morgoth pousse alors un cri, que l’auditeur peut entendre dans la chanson suivante, Lammoth, qui devient alors le nom de la passe dans laquelle le cri de Morgoth peut toujours être entendu (Lammoth veut dire le Grand Echo).

The Killing Of The Trees

Les arbres, ainsi que leur lumière, détruits, la nuit tombe sur Valinor (Nightfall). Lors de la destruction des arbres, Morgoth tua Finwë, roi des Noldors et père de Fëanor : « But Melkor also was there, and there he slew Finwë King of Noldor before his doors, and spilled the first blood in the Blessed Realm » (p 85) et dans Nightfall :

And spilled the first blood
When the old king was slain

C’est après ces événements que Fëanor et ses fils font le voeu les menant à leur perte :

An oath we shall swear
By the name of the one
Until’s the world end
It can’t be broken

et poursuivent Morgoth en Terre du Milieu :

Back to where it all began

Leur périple les mène vers le nord, dans les terres glacées d’Araman et Fëanor et ses suivants prirent alors certains vaisseaux pour se rendre sur la Terre du Milieu, et brûlèrent les autres, laissant son demi-frère Fingolfin et ses partisans (parmi eux se trouvent Galadriel) seuls dans le désert. Fingolfin se demande alors que faire : poursuivre le chemin sur les terres glacées au risque que tous périssent de froid, ou retourner honteux à Valinor ? Ses doutes sont décrits dans l’interlude The Minstrel, alors que l’auditeur peut entendre le vent froid en fond :

What will be next?
I still don’t have a clue

La chanson suivante est la première qui ne peut se rattacher directement à un épisode du roman. The Curse Of Fëanor décrit les états d’âme de Fëanor, après qu’il ait fait le voeu de récupérer les Silmarils et de se venger de quiconque réclamerait un droit sur les bijoux. Ce voeu solennel deviendra une malédiction, Fëanor et ses fils ne semant que la mort sur leur passage, à commencer par un combat pour les bateaux sur les terres de Valinor, au cours duquel des Elfes tuèrent d’autres Elfes.

Le périple de Fëanor et de ses fils les emmènent aux pics du Thangorodrim, et le groupe est pris en embûche par des Balrogs. Fëanor mourra de la main de Gothmog, le plus puissant des Balrogs, et peu de temps après, Maedhros, fils de Fëanor, est capturé et enchaîné par Morgoth sur le Thangorodrim. La voix que l’on entend sur Captured est Morgoth se moquant de Maedhros, alors que le vent souffle sur le pic.
Maedhros sera délivré par Fingon, un fils de Fingolfin, ce qui clôt la rancoeur existant entre les fils de Fëanor et ceux de Fingolfin, suite à leur abandon dans les déserts glacés. Cet épisode est narré dans la chanson Blood Tears :

(I can hear your calls
I can hear your calls)

P 124 : « For suddenly above him far and faint his song was taken up, and a voice answering called to him. » Fingon chante pour repérer Maedhros. Lorsqu’il le trouve, Maedhros supplie Fingon de le tuer, et Fingon lève alors son arc (p 124) :

Bent the bow
Cause Life in me is gone

Mais Fingon décide de ne pas tuer Maedhros, et appelle à l’aide Manwë, qui envoie alors Thorondor, le roi des Aigles. Cependant, Maedhros, attaché au Thangorodrim par le poignet, ne peut être libéré aisément, et Fingon n’a pour seul choix que de lui couper la main :

Cut off your old friends hand

L’album ne suit pas une progression temporelle linéaire, et le morceau suivant nous ramène à des événements antérieurs, à savoir la traversée du désert glacé par Fingolfin et ses suivants. Tout comme The Curse Of Fëanor, Mirror Mirror est un exposé des tourments d’un Elfe : Fingolfin. Nous en avions déjà eu un aperçu sur The Minstrel, alors qu’il se demandait si sa troupe devait rebrousser chemin ou non. Il décide alors de partir dans le désert glacé mais le chemin est long et pénible et Fingolfin se doit d’être un leader pour qu’ils arrivent au but : « The fire of their hearts was young, and led by Fingolfin and his sons » (p 97), ils arrivent en Terre du Milieu lors d’une nuit de pleine lune, comme conté dans Face The Truth :

The moon, the sign of hope
It appeared when we left the pain of the ice-desert behind

Le groupe retourne cependant en arrière, de nouveau lors de la traversée des déserts glacés pour la chanson Noldor (Dead Winter Reigns), Noldor, qui est une fois de plus écrite du point de vue de Fingolfin. Le groupe décide ensuite de faire un saut dans le temps pour nous narrer Dagor Bragollach, la Bataille de la Flamme Soudaine (Battle Of Sudden Flame – la bataille a lieu devant Angband, alors que les Elfes tenaient un siège depuis 400 ans), lors d’un court interlude où un chef elfe, sûrement Fingolfin, prie pour la victoire. Prière vaine car les Elfes et Hommes furent vaincus. Fingolfin, devenu en rage par la perte de la bataille, décide de se rendre devant les portes d’Angband pour provoquer Morgoth en duel singulier: « Thus he came alone to Angband’s gates, and he sounded his horn, and smote once more upon the brazen doors, and challenged Morgoth to come forth to single combat. And Morgoth came. » (p 178). La chanson Time Stands Still (At The Iron Hill) nous narre ce combat héroïque :

I stand alone
Noone’s by my side
I’ll dare you
Come out
You coward
Now it’s me or you

He gleams like a star
And the sound of his horn’s
Like a raging storm

Le Challenge De Fingolfin

Fingolfin se battra vaillamment, et évita plusieurs assauts que Morgoth lui porta avec son marteau de guerre : Grond.

The iron crowned
Is getting closer
Swings his hammer
Down on him

Fingolfin ne survivra pas, mais réussit cependant à blesser Morgoth, et il sera célébré comme le plus grand roi des Elfes.

Le reste de l’album se concentre maintenant sur la fin de l’histoire du Silmarillion. Avec d’abord un court interlude titré The Dark Elf, qui se réfère à Eöl, dont le fils Maeglin trahira les Elfes en révélant à Morgoth la position secrète de Gondolin. La phrase « A dark seed of Evil is grown » est tirée de la page 161, juste après que l’enfance de Maeglin soit contée. Maeglin est amoureux d’Idril, sa cousine, qui le déteste. Capturé par Morgoth, ce dernier lui promet pouvoir et la main d’Idril si il trahit ses pairs en révélant la position de Gondolin. Maeglin deviendra alors le premier et unique Elfe à devenir un servant de Morgoth de sa propre volonté, malgré les questions qu’il se pose dans la chanson Thorn :

Will I Betray myself
To rise
[…]
Enslaved and denied
By my love and my ennemies
I’m the illgotten son

La chanson suivante, The Eldar, est beaucoup plus difficile à replacer dans le contexte du roman. Plusieurs sites web hypothèquent qu’elle serait à propos de Finrod, sentant la mort arriver dans les cachots de Sauron, alors qu’il est emprisonné avec Beren et ses compagnons. Etant donné que la chanson suivante traite de la mort de Finrod du point de vue de Beren, c’est possible. Mais vu qu’il n’y a aucune parole dans la chanson mentionnant Finrod plus ou moins directement, je me contenterais de mentionner cette hypothèse, n’ayant aucune certitude sur le sujet. Pour Nom The Wise, c’est en revanche évident. Alors que Beren et Finrod sont en route pour récupérer les Silmarillions, Finrod ayant une dette envers la lignée de Barahir, père de Beren, ils sont capturés par Sauron et jetés dans des cachots. Sauron envoie un loup pour les torturer et les compagnons de Beren et Finrod meurent les uns après les autres. Lorsque le loup s’approche de Beren, Finrod brise ses chaînes et tue le loup à mains nus. Et c’est ainsi que Finrod, aussi appelée Nom The Wise, meurt, et Beren fait son deuil à ses cotés. Le narrateur de Nom The Wise est Beren, et voilà ce qu’il est dit dans le roman : « Thus King Finrod Felagund, fairest and most beloved of the house of Finwë, redeemed his oath. » (p 204).
L’album continue avec les aventures de Beren, qui s’echappe d’Angband tout en volant un des Silmarils, puis est tué lors de son échappé par Carcharoth, le seigneur loup d’Angband. Son corps est ramené auprès de Lúthien, qui en meurt de chagrin, découvrant que l’amour est la mort aussi :

Immortal’s love
Fooled by the hands of doom
That love means death
I realized too soon

Son esprit rejoint alors Valinor, et elle chante une chanson devant les Dieux, demandant que Beren et elle rejoignent le monde des vivants, renonçant à son immortalité, alors que lui sera le seul Homme touché par la grâce de la résurrection. Sa demande est accordée par les Dieux, et pendant ce temps l’esprit de Beren attend son destin :

Out in the cold
I still wait for her call
And her last kiss
It shall be release
I can’t forget her
Her face will not leave
From the depths of my soul
I long for her
So I heard all about it
Her voice’s so clear
She’s woven both themes in there
Moved me to tears
The world shall hear this sad song
Song of sorrow song of grief

La phrase « She’s woven both themes in there » est une référence à l’immortalité des Elfes et aux hommes, menant une vie mortelle : « For Lúthien wove two themes of the world, of the sorrow of the Eldar and of the grief of Men. » (p 220).
Le couple s’enfuira alors sur une île, Tol-Golen, dont il est fait mention dans l’interlude Out On The Water :

The island of the dead that live

est une référence au retour de Beren d’entre les morts.

La fin de l’album retourne en arrière, alors que Morgoth conspire pour trouver la position de Gondolin. Il réussit à capturer lors d’une bataille Húrin, un homme surnommé The Steadfast (le titre de l’interlude suivant), qui est un ami de Turgon, roi de Gondolin. Il le défit de lui donner la position de Gondolin :

Thou shall not question my power
Nor shall thou defy me further

Mais Húrin se moque de lui (des rires sont audibles) : « Húrin defied him, and mocked him. » (p 233). Morgoth l’enchaîne alors sur un siège de pierre au sommet du Thangorodrim. La chanson A Dark Passage est d’abord écrite du point de vue d’Húrin :

I feel cold
Facing the darkness
[…]
Deep in his castle he said
All land’ll be mine

et de celui de Morgoth :

Sit down on your chair
And look out for your kin
[…]
I smashed down the light
And dared Valinor
I smashed down the light
Revenge will be mine

Slowly marching on
Still marching on

Effectivement les armées de Morgoth progressent, et elles détruisent une fois de plus les efforts des Elfes et des Hommes lors de Nirnaeth Arnoediad, la cinquième bataille, notamment grâce à la trahison des Hommes. Mais l’espoir réside en un roi, Turgon, que Morgoth craint : « And most of his kin Morgoth feared Turgon » (p 233). Et l’album se termine dans les ténèbres, avec cette nouvelle victoire pour l’ennemi, mais cependant sur une faible note d’espoir :

Thus ends the fifth battle
[…]
The night falls and great is the triumph of evil
[…]
The last vestige of hope lives in the hidden king

Il est important de noter que l’album ne se termine pas sur la fin du roman : la chute de Gondolin n’est pas évoquée, ainsi que le conte de Túrin Túrambar et la quête d’Eärendil, qui se termine sur la mort de Morgoth et la récupération des Silmarils. Peut-être que les bardes de Blind Guardian gardent cela en réserve pour un futur album ?

Luthien
Source et Auteur de l’interpétation : Sébastien, pour Blind-Guardian.fr

18 pensées sur “« Le Silmarillion » : inspiration pour le groupe Blind Guardian

  • 19 mars 2013 à 14 h 19 min
    Permalink

    D’autres groupes de Metal s’inspire de Tolkien pour leur concept, il y a le groupe finlandais Battlelore et le groupe autrichien Summoning.
    Après bon nombre de groupe utilise des noms de région ou de personnage tiré de l’oeuvre de Tolkien pour leur propre nom de groupe (Amon Amarth, Minas Morgul, Gorgoroth…).

    Répondre
  • 19 mars 2013 à 14 h 22 min
    Permalink

    Dans le même genre, le plus vieux, ou les plus mélomanes en musique, se souviennent peut-être du groupe Silmarillion ? Un groupe de néo-prog britannique fer de lance du renouveau du « rock progressif », né en 1978. Le nom est vite raccourci à Marillion, tandis que le groupe s’éloigne peu à peu de toute référence « folklorique » (à l’imaginaire tolkiéniste, au rock progressif des années 1970) pour développer une identité propre, caractérisée par les textes alambiqués, la voix et la prestation scénique du chanteur Fish, puis de son successeur Steve Hogarth et crée le style dit « rock néo-progressif » avec d’autres formations telles que Pallas, Pendragon, IQ, Twelfth Night.

    Répondre
  • 19 mars 2013 à 14 h 50 min
    Permalink

    Il est vrai qu’il y a une pléthore de groupes faisant référence soit dans le nom de leur groupe (un paquet dans le black Metal et le Death), dans leurs albums ou leurs chansons. Ici j’ai voulu parler d’un groupe plutôt accessible car si j’avais traité du groupe Gorgoroth par exemple, je pense que certains « petits-ménestrels-des-bois-jolis » de notre page Facebook en auraient saigné des oreilles! 😉

    :Benjamin:

    Répondre
  • 19 mars 2013 à 14 h 52 min
    Permalink

    Gorgoroth, musique…ya pas comme un problème ? Moi Gorgoroth chez le disquaire ils sont rangés au rayon « bruitage ».

    Répondre
  • 19 mars 2013 à 14 h 59 min
    Permalink

    Kylian, je te rappelle que pour les Nazgûls, c’est une douce mélodie qui les aident à commencer une bonne journée, ça et un bon bol de Chicorée!
    – Slllurppp, HHHHIIIIIIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii (traduction : allez, allons fourrer de l’anneau…heu trouver l’anneau!
    – HHHIIIIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiii (tradcution : Rhhoo t’es con D’Angmar!

    :Benjamin:

    Répondre
  • 19 mars 2013 à 19 h 23 min
    Permalink

    Pour ceux que ça intéressent il y a également le groupe finlandais Battlelore qui compose ses musiques uniquement en rapport avec l’univers de Tolkien.

    Répondre
  • 20 mars 2013 à 8 h 39 min
    Permalink

    Blind Guardian et surtout cet album ! Excellent !!!

    Répondre
  • 24 mars 2013 à 16 h 51 min
    Permalink

    le mieux est de découvrir le site de Chris : http://www.tolkien-music.com/
    le plus complet de tous en tant que regroupement des artistes musicaux inspirés par Tolkien

    Jeter un oeil est une oreille sur Ainur ( groupe italien , http://www.ainur.it ), ainsi que le dernier Lonely Mountain Band , pas mal du tout

    Répondre
  • Ping :Longchamp

  • Ping :foakley

Répondre à Florian Donzallaz via Facebook Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

css.php