J.R.R. Tolkien, quarante ans déjà…
Le 2 septembre 1973, la Terre du Milieu perdait son créateur.
John Ronald Reuel Tolkien, écrivain, poète et philologue mourut à quatre-vingt un ans, laissant derrière lui toute une communauté de lecteurs en deuil et un univers gigantesque encore inachevé, qui pourtant allait encore faire parler de lui, notamment grâce à de nouveaux écrits recomposés et complétés par son fils Christopher, mais aussi par certains passionnés à-travers la musique, le dessin et même le cinéma.
Né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein, la capitale de l’État libre d’Orange, ce qui signifie « source de la fleur » en néerlandais, c’est à croire qu’il était destiné à être proche de la nature. Après la mort de son père en 1896, J.R.R. Tolkien, de retour en Angleterre avec sa mère, son frère et sa sœur, découvre la beauté de la campagne anglaise et surtout les arbres. Au fur et à mesure des années, le jeune John s’intéresse aux langues : le gallois, le grec mais aussi le gotique. Il commence déjà à inventer des langues qui lui sont propres. En 1904, sa mère meurt du diabète. Un an après, il fait la connaissance d’Edith Bratt avec qui il se marie douze ans plus tard.
Tolkien entre à l’université d’Oxford en 1910 et y forme le Tea Club Barrovian Society avec ses comparses : Christopher Wiseman, G.B. Smith et Rob Gilson où ils discutent de littérature. Il découvre le finnois et la mythologie nordique avec entre autres le recueil de poèmes de mythologie finnoise Le Kalevala, et déjà les prémisses de la Terre du Milieu naissent dans son esprit. Tolkien est désormais un passionné de langues et de l’époque médiévale.
La première guerre mondiale éclate et Tolkien part au front en 1916 et participe à la bataille de la Somme et en sort profondément marqué par les affres de la guerre. Il y perd alors ses deux amis Smith et Gilson. Atteint de la fièvre des tranchées, il est rapatrié en Angleterre un an après. C’est à ce moment là qu’il développe concrètement sa vision de la Terre du Milieu. Il rédige Le Livre des Contes Perdus (qui contient la Geste des Enfants de Húrin et le conte de Beren et Lúthien) et créer deux langues : le quenya et le noldorin. En 1917, Edith donne naissance à leur premier enfant John, qui porte le même nom que son cher père.
Durant les dix années qui suivent, Tolkien ne cesse d’exercer son talent dans les langues, tant dans la langue anglo-saxonne que dans les langues germaniques. Il participe, entre autres, à la rédaction du Nouveau Dictionnaire et d’un lexique anglo-saxon, et devient alors professeur d’anglais en 1924, puis d’anglo-saxon. Dans cette période, il est maintenant père de trois autres enfants : Michael (1920), Christopher (1924) et Priscilla (1929).
En 1926, il fait la rencontre de C.S. Lewis avec qui il lie une profonde amitié et surtout avec qui il discute de l’élaboration de leurs œuvres respectives, l’un sur la Terre du Milieu et l’autre sur le Monde de Narnia. En 1930, Tolkien, alors qu’il s’ennuie à corriger des copies, écrit sur le verso de l’une d’elle : « In a hole in the ground there lived a hobbit » (« Au fond d’un trou vivait un hobbit« , nouvelle traduction de Daniel Lauzon). Sept ans plus tard, son premier roman Le Hobbit est publié et rencontre un franc succès et ce même si il est destiné à un public jeune. L’éditeur qui refuse de publier Le Silmarillion (nouveau titre de son manuscrit : Le Livre des Contes Perdus, qu’il a rédigé quasiment dix ans auparavant) lui demande une simple suite du Hobbit, mais au lieu de réaliser ce que l’éditeur lui demande, il travaille d’arrache pied à la rédaction d’une œuvre bien plus aboutie et qui est vouée à devenir sa véritable consécration : Le Seigneur des Anneaux.
En effet, Tolkien souhaite depuis longtemps que l’Angleterre puisse avoir son roman mythologique propre, loin de la légende du roi Arthur, bien trop accrochée aux légendes Bretonnes. Quinze ans après, en 1954, Le Seigneur des Anneaux est mis en vente et reçoit lui aussi un succès qui ne cesse de grandir, pour devenir LA référence du roman d’Heroïc Fantasy qui, par la suite, inspire de nombreux autres romanciers à-travers le monde et ce encore aujourd’hui.
Mais l’engouement du public ne s’arrête pas là, les ventes n’ont quasiment jamais connues de baisses, Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux sont des succès planétaires ; ils sont traduits dans plus de cinquante langues, un nombre incroyable d’artistes font référence à ce monde médiéval fantastique et ce dans tous les domaines : dessin, musique, littérature, sculpture, vestimentaire, dessin animé et même le cinéma, bien que les premières adaptations des années 1960/1970 ne lui font pas honneur comme il se doit. Il faut attendre la fin des années 1990 pour qu’un petit réalisateur néo-zélandais mette tout son cœur à l’oeuvre pour le romancier et son univers pour enfin découvrir La Terre du Milieu sur grand écran.
Tolkien continue à travailler sur Le Silmarillion, toujours non publié car jugé trop « indigeste » et qui reste inachevé de son vivant. Son fils Christopher reprend alors le travail de finalisation après la mort de son père et permet au Silmarillion d’être édité en 1977. En 1963, Tolkien, à la retraite depuis quatre ans, est nommé membre honoraire du collège d’Exeter et membre émérite du collège de Merton. Il passe alors les dernières années de sa vie auprès de sa femme Edith, qui décède en 1971. Tolkien en reste profondément attristé et meurtri, et meurt à son tour en 1973 à l’âge de quatre-vingt un ans.
Sources biographiques : Tolkiendil, Wikipédia.
Ping :J.R.R. Tolkien, quarante ans déjà...
En 1892, Bloemfontein était la capitale de l’Etat libre d’Orange. Elle ne se situait donc pas en Afrique du Sud.
C’est corrigé, merci pour cette précision !
Le « nouveau Dictionnaire » était en fait une participation, en tant que salarié, au Dictionnaire d’Oxford.
Mais sinon, merci beaucoup pour cet hommage et ces rappels biographiques 🙂
Cordialement
Pour célébrer la mort de Tolkien, disparu il y a exactement 40 ans, découvrez une lettre à son éditeur où il revient sur les origines de son monde fantasy.
http://www.deslettres.fr/lettre-de-j-r-r-tolkien-a-un-editeur-milton-waldman-jai-toujours-eu-le-sentiment-de-rapporter-ce-qui-etait-deja-la-quelque-part-non-dinventer/